Avec l’aide de StudiesUP, Morgane s’est inscrite pour étudier en Australie, à Perth, dans le cadre de son doctorat à Curtin University. Comme elle, de plus en plus d’étudiants français se dirigent vers l’Australie pour leur doctorat, notamment du fait de la qualité de vie et de l’importance grandissante des universités australiennes dans la recherche mondiale. On vous partage son témoignage ci-dessous.
Vous avez également un projet d’études ou de recherche à l’étranger ? Contactez-nous pour en discuter !
Étudier à Curtin University : journée type d’un doctorat international
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Morgane Perret Lévesque, doctorante en géologie appliquée, et plus particulièrement en paléontologie des vertébrés à Curtin University au sein du laboratoire du Western Australia Organic Isotope Geochemistry Centre (WA-OIGC) depuis avril 2024.
Sur quels critères as-tu choisi Curtin University ?
J’ai choisi Curtin University après avoir découvert une offre de doctorat qui correspondait parfaitement à mes intérêts et à mon parcours. Trouver un doctorat en lien direct avec la paléontologie (ce que j’ai fait en master et ce que je souhaite faire par la suite) n’a pas été facile, c’était donc une véritable opportunité. Curtin était très bien classée mondialement, surtout en géologie, mon domaine d’intérêt. Le laboratoire où je travaille est réputé pour son expertise et ses équipements de pointe en géochimie, ce qui constitue un avantage majeur pour ma future carrière, notamment pour un postdoctorat. Côté coût de la vie, Perth est raisonnable en comparaison avec les grandes villes françaises, bien que le logement reste une dépense importante. La colocation est souvent privilégiée ici pour cette raison. La côte ouest de l’Australie est moins peuplée et plus calme, idéale pour profiter des plages et des paysages magnifiques.
Quel programme suis-tu en ce moment ?
Je suis actuellement en doctorat à Curtin University, avec un projet de recherche sur l’évolution et l’extinction des tortues à cornes (Meiolaniidae) de l’île de Lord Howe. Ces tortues, aujourd’hui disparues, offrent un aperçu unique de la vie avant l’arrivée des humains sur l’île en 1788.
Le titre de ma thèse est : « Évolution et extinction des tortues Meiolaniidae de Lord Howe Island : Qu’est-ce qui a tué les tortues à cornes ?« .
Mon travail consiste à reconstituer les conditions environnementales et écologiques qui ont conduit à leur extinction. Donc, il faut que j’aille récupérer des fossiles sur cette île au cours de missions de terrain de paléontologie pour ensuite les analyser. Pour ce faire, je vais utiliser des techniques géochimiques, mais aussi l’étude de la structure de leurs os (ostéohistologie), et des analyses de variations morphologiques par ordinateur (morphométrie). Ces analyses vont me permettre de reconstituer le mode de vie de ces tortues, notamment leur alimentation, leur croissance, et les différences morphologiques au sein de la population. Je vais aussi faire des analyses sur les sédiments entourant les fossiles pour en savoir plus sur le paléoenvironnement et ses variations. De plus, comprendre pourquoi ces tortues ont disparu peut nous aider à intégrer des processus climatiques et environnementaux, des informations utiles pour protéger les espèces actuelles face aux changements climatiques. Je suis encadrée par deux chercheurs : Prof. Kliti Grice, pour les aspects géochimiques, et Dr. Steve Poropat, pour les aspects paléontologiques. Leur expertise combinée va m’aider à mener des recherches de pointe et à publier des articles scientifiques de qualité. Mon projet doctoral est soutenu par Curtin University, le laboratoire WA-OIGC, et la Geological Society of Australia (GSA-WA). Grâce à la bourse de la GSA-WA, je vais pouvoir effectuer une première visite de collections à Sydney en octobre, où je pourrai comparer des spécimens avec ceux de Lord Howe Island et collaborer avec d’autres chercheurs.
À quoi ressemble une journée type là-bas ?
Le rythme de travail australien valorise la vie de famille, donc la journée s’étend de 9h à environ 17h, avec une pause déjeuner d’une heure. En ce moment, étant au début de mon doctorat, mes journées sont principalement consacrées à la lecture de papiers scientifiques, à la planification de mon projet, à la rédaction de demandes de bourses et à l’élaboration de budgets. Je prévois également mes futures publications et conférences. J’ai aussi la possibilité d’enseigner et d’encadrer des étudiants, ce qui me permet de partager ma passion pour la paléontologie et la géologie. Les week-ends, je fais des randonnées et des road trips autour de Perth. Avoir une voiture est un plus pour explorer les environs, même si les transports en commun en ville sont assez pratiques. Les voitures d’occasion sont souvent moins chères que ce à quoi on pourrait s’attendre.
Quelles sont les différences avec tes études en France ?
Il y a plusieurs différences entre mes études en Australie et celles en France. J’ai fait ma double licence à Nantes et mon double master à Lille (et en Suède), au sein d’universités moins internationales que Curtin. Ici, l’environnement est beaucoup plus inclusif, que ce soit par rapport aux origines des étudiants, ou à l’aspect LGBTQIA+ friendly, neuroatypie, antiraciste, etc. Curtin University met un point d’honneur à ce que tout le monde respecte ses valeurs : Integrity, Respect, Courage, Excellence, Impact. L’accent est mis sur le respect et l’inclusion, notamment envers les communautés aborigènes avec une reconnaissance envers eux le plus souvent possible. Le contact avec les enseignants est aussi plus direct et humain, et ils sont très ouverts aux adaptations nécessaires pour les étudiants. Leur porte est explicitement ouverte pour n’importe quel souci, et les associations étudiantes mettent en avant les contacts nécessaires pour se diriger vers quelqu’un de spécialisé au besoin. Le système australien valorise énormément les professionnels en entreprise et industrie, ce qui est un point de départ pour entrer dans le monde du travail. Les compétences linguistiques, en particulier l’anglais, sont essentielles dans notre société mondialisée, ce pourquoi la mobilité est une partie si importante dans la vie d’un étudiant.
Logement, job et vie étudiante à Perth
Où es-tu logée ? Comment as-tu trouvé ce logement ?
Je loue actuellement un logement étudiant en colocation proche de l’Université via Unilodge. À mon arrivée, j’ai utilisé la plateforme Flatmates pour trouver une sous-location, car il est difficile de louer depuis l’étranger en raison des exigences des agences immobilières. Flatmates facilite la recherche en proposant des sous-locations entre particuliers, ce qui m’a permis d’obtenir des références locales pour louer ensuite via l’université. La demande de logement à Perth est forte, il est donc recommandé de commencer les recherches tôt et de privilégier la colocation pour les petits budgets. Les agences sont rigoureuses et demandent des justifications difficiles à fournir pour les nouveaux arrivants. Il est conseillé d’utiliser des plateformes comme Flatmates, Gumtree et Facebook Marketplace, en restant vigilant aux arnaques, ou de séjourner dans un hôtel/BnB avant de trouver un logement stable. Curtin University propose des coachs pour aider dans la recherche de logement. Sans voiture, il faut choisir soigneusement la zone de recherche pour un temps de transport raisonnable, car la ville est très étendue. Niveau budget, il est difficile de trouver en dessous de 250 AUD (environ 150 euros) par semaine en colocation.
As-tu trouvé un petit job sur place ? Est-ce difficile ?
Je n’ai pas cherché de petit job car mon doctorat constitue un temps complet, équivalent à celui d’une personne en poste, et financé par une bourse de scolarité. Cependant, d’après mes échanges avec d’autres personnes qui cherchaient un emploi dans Perth, il semble être important d’avoir un CV solide et des références d’anciens employeurs pour avoir une chance.
Qu’apprécies-tu en Australie et à Perth ? Qu’est-ce que tu apprécies moins ?
Ce que j’apprécie le plus à Perth, c’est la diversité de ses paysages, la proximité de la côte et la richesse de la vie marine. Il y a des réserves naturelles, des plages magnifiques, et la ville elle-même est un mélange harmonieux de bâtiments anciens et de gratte-ciels. L’été, bien que très chaud, est atténué par la proximité de la mer et les espaces verts qui apportent une certaine fraîcheur, ce qui est très agréable. On apprécie bien l’hiver doux, ressemblant au printemps/automne en France, mais le temps changeant et des pluies parfois inattendues peuvent être désagréables. Le plus gros point négatif c’est vraiment le coût du logement, mais en colocation, cela devient plus abordable. Aussi, l’isolement de cette partie de l’Australie est compliqué si on veut tout voir. Pour donner une échelle de comparaison, la distance Perth-Sydney est équivalente à la distance Paris-Moscou, donc pour visiter les autres grandes villes il faut toute suite prendre l’avion.
Challenges, retour d’expérience et coups de cœur à Perth et en Australie
Quels ont été tes moments difficiles si tu en as eu ?
Mes plus gros coups de mou sont surtout dûs à l’absence d’un entourage sur place. Être aussi loin de ma famille et de mes amis est parfois un défi qu’il ne faut pas sous-estimer, et être entouré par un professionnel est une bonne décision. D’autre part, l’adaptation initiale à un nouvel environnement de travail et la barrière de la langue (bien que je parle couramment anglais) ont nécessité un temps. Le doctorat est une position particulière pour laquelle on n’est pas vraiment préparé.
Qu’est-ce que ce voyage t’apporte ?
Ce voyage m’apporte beaucoup, tant sur le plan personnel que professionnel. Je développe des compétences avancées en géochimie et en paléontologie, ainsi que des compétences transversales comme la gestion de projet et la communication scientifique. Vivre à l’étranger me rend plus autonome et ouverte d’esprit. Je serais heureuse de partager régulièrement mes expériences avec StudiesUP pour aider les futurs arrivants.
Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui veut partir en Australie ?
Je vous conseille de bien vous renseigner sur les aspects pratiques de la vie en Australie et dans la ville où vous souhaitez vivre, comme le logement et les coûts de la vie. Apprendre les bases de la culture locale et se familiariser avec les services d’accompagnement pour les étudiants internationaux est aussi très utile. Ne pas hésiter à se rapprocher des associations d’étudiants internationaux pour se sentir moins seul et plus soutenu. Faites une demande de permis international dès que vous décidez de venir, passez votre TOEFL, et contactez plusieurs universités pour comparer les programmes et opportunités. Si StudiesUP réorganise un salon international, assistez-y.
Tes coups de coeur ?
Il y a beaucoup de choses que j’aime ici. J’ai adoré prendre un Fish & Chips sur le bord d’Elisabeth Quay le soir, en profitant du pont illuminé. La pizzeria Alfred’s est aussi un super endroit pour les amateurs de rock et de bon whisky. Les Australiens aiment beaucoup les barbecues et les pique-niques dans les parcs, notamment à King Park. Il y a aussi des restaurants à Perth avec de magnifiques vues sur la rivière Swan. Côté visites, en allant vers le sud, Busselton est génial avec son aquarium inversé au bout de la jetée, et Margaret River est connue pour ses vins et ses cavernes, comme la Mammoth Cave. Au nord de Perth, le désert des Pinnacles, Kalbarri, Shark Bay, et les zones de randonnée et de camping sont incontournables. Enfin, il y a de nombreuses plages où l’on peut voir les dauphins, la migration des baleines, des requins de récifs, et des tortues. Il existe aussi un train qui traverse de Perth à Sydney en plusieurs jours, j’espère pouvoir expérimenter ça.
Qu’as-tu pensé des services d’accompagnement de StudiesUP ?
Les services d’accompagnement de StudiesUP ont été vraiment utiles pour la préparation de mon départ à Perth. Leur soutien m’a permis de naviguer plus facilement dans les démarches administratives envers l’université, et j’ai pu échanger par mail en amont avec ma conseillère. Ils ont aussi organisé un salon international pour partir à Perth, c’est là que j’ai pris la décision de me faire accompagner par eux.
Autres remarques ou commentaires que tu souhaites partager ?
Je voulais juste ajouter à quel point cette expérience est incroyablement enrichissante, tant sur le plan académique que personnel. Travailler sur un projet aussi unique et ambitieux me permet d’explorer des aspects fascinants de la paléontologie et de la géochimie tout en vivant une aventure à l’étranger. Le soutien des chercheurs et des institutions ici est formidable et contribue grandement au bon développement de mon projet. Je suis reconnaissante envers Curtin University, le laboratoire WA-OIGC, mes superviseurs, et la Geological Society of Australia pour leur confiance. Cela montre l’importance des réseaux professionnels et des opportunités de collaboration dans le domaine de la recherche. Même si le travail peut être intense et les défis nombreux, chaque étape franchie et chaque découverte apportent une immense satisfaction. Si vous envisagez une expérience à l’international, je vous encourage vraiment à sauter le pas.